La Newsletter du 12-03-23 : Miley Cyrus, Babymonster et de la v-pop
Bonjour bonjour bonjour !
Tu as entre les mains le nouveau format “newsletter” de Club Corbeille, qui paraîtra désormais tous les dimanches à 17 heures. Derrière l’idée de cette newsletter, il y a l’envie de transformer le dimanche soir, ce moment un peu cafardeux qui sonne la fin du weekend, en quelque chose d’un peu plus fun, une sorte de “New Music Sunday”.
Chaque semaine, on se pose tranquillement avec un thé ou une citronnade et on reprend tout ce qui a fait l’actu pop ces derniers jours. Avec : des rubriques trop cool ! Des tonnes de nouveautés ! Bref, ça va être vachement bien.
Miley Cyrus, l’album de la maturité pas chiant
Miley Cyrus a réussi le hold up de ce début d'’année. Sortie en janvier, “Flowers” est devenue la chanson préférée de toute la planète, dès son arrivée sur les ondes. Sorte de relecture moderne du “I Will Survive” de Gloria Gaynor, cet hymne de la rupture joyeuse et du self love nous donne aussi des nouvelles plutôt bonnes de la chanteuse, qui dans son dernier clip semble avoir mangé du lion et vouloir marcher sur le monde.
Il y a cependant un gros malentendu au sujet de ce titre qui débute son nouvel album Endless Summer Vacation. “Flowers” n’est pas une revenge song, comme on a pu l’entendre dans les médias. Même si elle distille des indices sur sa relation avec son ex Liam Hemsworth, Miley Cyrus n’est pas en train de devenir Taylor Swift. Elle n’a pas vocation à écrire dix minutes de couplets chirurgicaux sur ce garçon qui lui a volé une écharpe et brisé le coeur.
Les chansons de Taylor Swift, Olivia Rodrigo ou Billie Eilish parlent de relations bousillées par des mecs pas à la hauteur. C’est l’heure de faire les comptes, et tout le monde prend cher. Les revenge songs du moment sont cathartiques, mais celle de Miley est incantatoire. Elle ne parle du passé que pour mieux le balayer et invoquer le futur. “Flowers” est moins une chanson de rupture qu’une chanson sur la rage de se reconstruire un avenir radieux, par ses propres moyens, selon ses propres termes. Et c’est de cela dont parle Endless Summer Vacation. Ce n’est pas un album sur son divorce, dieu merci.
Miley a trente ans, et c’est déjà son huitième album. Il faut dire qu’elle avait 15 ans lors de la sortie de son premier disque à l’époque de la série Hannah Montana. Depuis, elle a vécu mille vies. Disney girl, puis Antéchrist de l’Amérique puritaine (l’époque Bangerz), puis diva country assagie mariée à son petit ami d’enfance (l’album Younger Now), puis reine du karaoké reprenant tous les classiques rock (l’ère Plastic Hearts), et enfin, en 2023, new year, new Miley. Alors, Endless Summer Vacation est-il, non, pas ça, si ? Pas déjà ? L’album de la maturité ?
Il n’y a rien de moins sexy que le label “album de la maturité”. Même si certaines popstars ont donné ses lettres de noblesse au genre (Madonna et l’album Ray of Light pour citer un truc totémique), la plupart du temps il fait fuir tout le monde en courant. La pop et la maturité sont par définition antinomiques. La pop carbure à l’énergie et l’insouciance de la jeunesse. Et souvent, les albums pop “plus matures” sont accueillis avec une indifférence polie. Aucun fan de Lady Gaga ne te dira que Joanne est son disque préféré.
Pourtant, il se pourrait bien que le nouveau Miley soit l’exception qui confirme la règle. On avait quitté la fille de Billy Ray Cyrus sur l’album Plastic Hearts. Un disque en forme d’hommage aux idoles rock de la popstar. Duos avec Joan Jett, reprises de Blondie, samples de Stevie Nicks, cette era sentait bon le cuir, la fripe, le whisky… et la naphtaline. Mais même si ce trip nostalgique nous a fait un bien fou au moment du confinement, il fallait que Miley se sorte de cette ambiance de karaoké au Hard Rock Café, qui ressemblait quand même sacrément à une impasse créative.
C’est désormais chose faite. Pour son nouveau disque, elle fait appel (entre autres) à Kid Harpoon et Tyler Johnson, le duo qui a façonné le son des derniers albums de Harry Styles. Riffs peroxydés des 80’s, basses qui claquent, synthés vintage, ambiance de pool party californienne permanente, entre le disco et Fleetwood Mac, le bal de fin d’année et la sieste crapuleuse. La formule, qui était déjà redoutable chez le chanteur britannique, épouse parfaitement les derniers titres de Miley, qui selon ses propres mots, sont des déclarations d’amour à Los Angeles.
Divisé en deux parties (AM et PM), le disque démarre paresseusement en peignoir au bord de la piscine (“Jaded”, “Rose Colored Lenses”) et se termine sous la couette ou sur le dancefloor (“River”, “Violet Chemistry”). Mais depuis sa villa de Malibu, Miley documente surtout sa peur de la solitude, sa nostalgie des amours passées et son envie d’en découdre, de se créer de nouveaux souvenirs aussi intenses que les précédents, le tout sous la chaleur californienne, rassurante et enveloppante.
Endless Summer Vacation est un disque apaisé, contemplatif et abouti, là où ses autres projets partaient souvent dans tous les sens. On peut donc bien parler d’album de la maturité. Mais c’est surtout un album dans lequel Miley tente de réinventer, par petites touches, de façon joyeuse et feutrée, l’adult pop américaine. Le disque réussit le plus souvent l’exploit de proposer des titres qui sonnent comme des classiques, mais des classiques sortis avant-hier. Sensible, attachant, ultra mélodique et sophistiqué, Endless Summer Vacation est enfin un disque qu’on peut aimer autant que son interprète.
Le Pop Feed
Babymonster, les débuts qui n’en finissent jamais
C’est l’histoire d’un twist. Si vous vous intéressez un tant soit peu à la pop coréenne, vous n’êtes pas sans savoir que la YG, l’agence de Blackpink, s’apprête à lancer un nouveau girlband : Babymonster. Depuis plusieurs mois, on nous annonce qu’elles seront 7, et qu’elles débuteront cette année. On connait leurs prénoms, des vidéos de leurs débuts en tant que trainees ont été publiées régulièrement, et on commençait même à s’attacher à elles.
Eh bien coup de théâtre : elles ne seront peut être pas sept finalement, et une émission de type “survival” sera diffusée sur YouTube toutes les semaines pour nous dévoiler qui part et qui reste. Les filles semblaient ne pas être au courant. Est-ce que ce retournement de situation est cruel ? Yep. Est-ce qu’au final, ils vont garder les sept et tout ceci nous aura fait perdre des heures de notre temps ? Sans doute. Voici le premier épisode, diffusé jeudi dernier.
La k-pop se lit comme un roman
On reste dans l’univers de la k-pop avec mon conseil lecture de la semaine. Depuis quelques mois en librairie, on voit apparaitre de plus en plus d’excellents bouquins sur la pop coréenne (après des années de bios non officielles de BTS avec photos floues). Parmi toutes ces sorties, une très bonne surprise : L’Énigme K-Pop, écrit par Christelle Nabor, une journaliste du magazine K! World.
Deux volumes sont disponibles. Dans le premier, elle aborde des thèmes souvent inédits : les origines du genre, les producteurs de l’ombre, le rock et le hip hop coréens, et même la masculinité en Corée du Sud. Le tome 2, sorti récemment, est un véritable dico de la k-pop, et déroule une longue liste d’artistes sur plusieurs générations, des plus connus aux plus confidentiels Le ton est fun, érudit et les pages bourrées d’anecdotes. Pour les novices, ou pour approfondir ses connaissances, c’est définitivement un must have.
Madonna : l’impossible best of
Voici un classement sur lequel chacun.e d’entre nous va pouvoir râler. Billboard vient de publier son top 100 des meilleurs titres de notre reine des grillz et de la pop : Madonna. On le sait, les sites de news publient régulièrement ce genre de classement pour occuper les fans entre deux actus, et il est absolument impossible que cette liste fasse consensus. Mais c’est toujours intéressant de réviser ses classiques ou redécouvrir des tubes s’étalant sur 40 ans de carrière, histoire de s’échauffer avant le début de sa tournée mondiale. Perso, j’aurais mis “Where’s The Party” un peu plus haut.
Madonna’s 100 Greatest Songs (Critics’ Picks)
Corbeille Radio
Elle existe depuis la naissance des internets (bon ok, 2015) et je n’ai jamais cessé de la mettre à jour depuis. La playlist Corbeille Radio (que les habitués appellent affectueusement “le Hot 100”), c’est juste le meilleur de la pop, sélectionné par mes soins pour faire gagner du temps à tout le monde.
Toutes les semaines désormais, on part à la découverte les nouveautés de la playlist. Et cette semaine, il y a du lourd.
Twice “Set Me Free”
Elles sont dans le game depuis près de 8 ans, ce qui fait d’elles des presque vétérans de la k-pop. TWICE viennent de sortir leur 12ème mini-album (!!), et leur nouveau titre “Set Me Free” coche toutes les cases, entre house et disco, avec un refrain qui rendrait Kylie Minogue folle de jalousie.
Mae Muller “I Wrote A Song”
Cette semaine, la chanson qui représentera le Royaume-Uni à l’Eurovision a été dévoilée. Les fans de pop britannique connaissent bien Mae Muller car elle est dans le circuit depuis quelques années déjà, mais le grand public s’apprête à la découvrir. On reviendra sur son parcours dans un gros dossier Eurovision 2023 très prochainement. En tout cas, “I Wrote A Song” est une très bonne surprise, un vrai tube pop et club typique de la FM british.
tlinh “nếu lúc đó”
J’ai découvert tlinh par hasard grâce à un ami viet, et c’est un énorme coup de coeur. tlinh est une chanteuse et rappeuse vietnamienne de 22 ans, dont la musique est inspirée par SZA et Kali Uchis. Numéro un sur Spotify au Vietnam depuis sa sortie, “nếu lúc đó” est une breakup song aussi enveloppante que percutante. Le premier album de tlinh devrait sortir cet été, et je la place direct dans la liste des meufs cool à suivre de très près.
Christine and the Queens “To be honest”
Christine and the Queens reprend du service, peu de temps après avoir dévoilé son projet (un peu aride) Redcar. Annoncé cette semaine, son prochain album s’intitulera PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE et sortira en juin. Outre le fait qu’on aura droit à un pharaonique triple album, c’est surtout la présence de Madonna en featuring sur trois titres qui créa la surprise chez les fans des deux artistes. “To be honest”, sans Madonna, est le premier extrait qui arrive en éclaireur.
Calvin Harris & Ellie Goulding “Miracle”
C’est la troisième fois de leur carrière que Calvin Harris et Ellie Goulding collaborent ensemble sur un titre club. Et cette fois-ci, accrochez vos ceintures car “Miracle” nous replonge à l’époque de Dance Machine, avec un tube 100% trance des années 90, entre Sash! et Robert Miles (les vieilles clubbeuses savent). Les britanniques vont adorer (ils ont dansé sur ces sons-là pendant 10 ans), et nous on se laissera emporter par la mélancolie qui se cache derrière les BPM de ducasse en surchauffe.
Saso “Watch Me”
Saso est une jeune artiste danoise, et vous connaissez mon amour pour la pop scandinave. Sur le titre “Watch Me”, on reconnait moult influences, de Carly Rae Jepsen à Agnes Carlsson en passant par Miss Li. Que de la très bonne came si vous aimez les mélodies qui font fondre le cerveau. Des débuts très, très prometteurs.
Voilà, on en a fini avec la pop pour cette semaine. Rendez-vous dimanche prochain, 17 heures. N’hésitez pas à me donner votre avis sur cette nouvelle formule de newsletter dans les commentaires.