New Music Sunday : Jisoo, Melanie Martinez, IVE, Bebe Rexha, Mylène et un chat mystérieux
Chat va toi sinon ?
Bonjour bonjour bonjour !
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Tu te demandes peut être qui est le chat trop mignon en illustration de cette page, et si tu sais, c’est probablement parce que tu es fan de Blackpink : le félin fait une apparition furtive dans le dernier MV de Jisoo (dont on va reparler un peu plus bas).
Sur Twitter, quelqu’un a écrit : “Cette semaine j’ai vu le chat du MV de Jisoo plus souvent que mon reflet dans le miroir”. On est nombreux dans ce cas. Ce chat, dont on ne sait rien (j’ai cherché), a été vu plus de 60 millions de fois sur YouTube depuis vendredi.
Sait-il qu’il est devenu instantanément une star de la pop culture, en apparaissant dans le clip de k-pop le plus visionné en 24 heures de 2023 ? Possède-t-il un compte sur TikTok ? Qui est son propriétaire ? Je sais que ce n’est pas l’un des cinq chats de Lisa, je les suis sur Instagram.
Ce chat est décidément bien mystérieux, à un level de mystère et de secret proche de celui d’une Mylène Farmer. Le chat du MV de Jisoo est, n’ayons pas peur des mots, iconique.
Le Pop Feed
Melanie Martinez revient d’entre les morts
Près de quatre ans après la sortie de son dernier album K-12, le moins qu’on puisse dire, c’est que Melanie Martinez a pris le terme “réinvention” au pied de la lettre. On avait quitté la jeune américaine avec son personnage de Cry Baby, sa relecture moderne et alt-pop de l’adolescente rebelle, entre Lolita et Mercredi Addams. En 2023, Cry Baby est morte et s’est réincarnée… en une sorte de créature extraterrestre de couleur rose.
Mais la métamorphose de la chanteuse de “Dollhouse” ne s’arrête pas aux visuels. Sur son nouvel album Portals, elle délaisse sa pop burtonesque pour des sons plus rock, des rythmes plus electro, et aiguise son écriture, entre délires métaphysiques (“Void”) et punchlines saignantes (“Moon Cycle”). Au fond, on sent bien qu’il s’agit surtout d’un théâtral album de rupture plus encore qu’un disque de renaissance.
Le comeback est impressionnant pour deux raisons. La première, c’est que son personnage de bestiole rosâtre n’est pas juste une jolie pochette d’album : elle se trimballe désormais sur scène entièrement masquée, comme ce fut le cas lors du dernier festival Lollapalooza au Brésil.
Et surtout, Melanie Martinez a grandi, son public aussi. Tuer son personnage devenu un peu caricatural de Cry Baby, pour inventer cet être hybride à la fois cute et plein de rage, était une évidence. Mais le résultat est à la hauteur du concept délirant.
Corbeille Radio
Cette semaine dans la playlist des nouveautés : de la k-pop qui va te rester collée aux synapses jusqu’à ce que mort s’ensuive, une diva pop française qui débarque sur le dancefloor, et une chanson sur les plaisirs solitaires.
Jisoo “Flower”
Des quatre membres du groupe Blackpink, Jisoo était la seule à ne pas avoir sorti de titre solo. C’est désormais chose faite avec “Flower”, la title du mini-album ME, que les fans devaient sans doute attendre avec impatience, vu le nombre ahurissant de pré-commandes du disque (1,3 million).
Jisoo est peut être la plus discrète du girlband coréen, mais elle n’en est pas moins la plus bankable dès qu’on parle de mode. Ambassadrice chez Dior depuis plus de trois ans, les magazines se l’arrachent. Classic asian beauty par excellence, à la fois pop et sage, sophistiquée et raffinée, elle est la caution ultra luxe de Blackpink.
Comment retranscrire musicalement cette image un peu figée de papier glacé ? Le défi n’était pas simple, et on n’échappe pas à certains clichés. Le MV de “Flower” ressemble à une publicité pour parfum, avec ses halls d’hôtel, ses tenues fancy et ses déambulations dans des ruelles désertes (mais on n’est pas à Paris, ouf, un cliché en moins).
Sauf que “Flower” est une chanson de rupture suffisamment rythmée, rusée et efficace pour nous sauver d’un ennui mortel. Pour le coup, la YG sait vraiment mettre en valeur la personnalité de ses artistes en musique. “Flower” est la chanson idéale pour Jisoo : on n’est pas sur du hip hop déglingo, mais on n’est pas non plus sur de la ballade pour drama trop mièvre.
Il se pourrait que la b-side “All Eyes On Me”, plus dance et synthpop, vole la vedette à “Flower” dans les classements, mais c’est aussi la spécialité de YG : sortir des b-sides qui deviennent plus virales que les title (comme pour Lisa et Treasure).
IVE “Kitsch”
Ceux qui me suivent sur Twitter savent à quel point je suis un ultra fan du girlband IVE. Si j’avais fait un top de mes titres préférés de 2022, “Love Dive” aurait été mon numéro un. Tout comme les coréens qui sont instantanément tombés amoureux de leurs chansons, je pense que les filles de IVE sont la meilleure chose qui soit arrivé à la k-pop récemment.
Le public occidental les connait surtout pour leur titre “After LIKE”, un morceau qui a attisé la curiosité de beaucoup de gens qui n’écoutent pas forcément de la k-pop, à cause de son sample très malin de l’inoxydable tube disco de Gloria Gaynor, “I Will Survive”.
“Kitsch” est une pre-release, un avant-goût de ce qui nous attend sur I’ve IVE, leur premier album qui sort le 10 avril. Et le truc sonne déjà comme un bop. Ses couplets très girly et mélodiques contrastent avec un refrain bulldozer, un peu comme si on attendait le marchand de glaces et que sa camionnette nous roulait dessus.
BamBam “Sour & Sweet”
BamBam, membre du groupe coréen GOT7, poursuit en parallèle une carrière solo qui ne marche pas trop mal, si on considère que son groupe et lui ont quitté en 2021 la puissante JYP Entertainment pour un label plus confidentiel, Abyss Company (qui héberge notamment Sunmi et Sandara Park, alias Dara des 2NE1).
J’ai une affection toute particulière pour BamBam, car il me rappelle mes séjours à Bangkok : on peut croiser sa tête sur des panneaux publicitaires à tous les coins de rue quand on se balade en ville. BamBam est d’origine thaï, et il est un peu, comme Lisa de Blackpink, l’enfant du pays qui a percé à l’international. Il est surtout l’égérie d’une demi-douzaine de marques en Thaïlande. C’est un peu une mascotte locale, au même titre que les acteurs de boys love.
Sour & Sweet est son tout premier album en solo, et le titre phare du même nom est un petit tube synthpop, qui, on ne va pas se mentir, s’inspire beaucoup de “Stay”, le duo de The Kid LAROI et Justin Bieber. En mieux.
Bebe Rexha “Call on Me”
Bebe Rexha s’apprête à sortir un nouvel album le 28 avril, tout simplement intitulé Bebe. Après le succès mondial de son tube viral “I’m Good” avec l’inénarrable David Guetta, elle décide de surfer rapidement sur la grosse hype récente autour de son nom, et elle a bien raison.
“Call on Me” est un gros club banger qui, certes, ne réinvente pas la roue, mais compense son manque d’originalité avec une énergie à réveiller les morts. Aux manettes, un écossais du nom de BURNS, qu’on connait surtout parce qu’il a co-produit une bonne partie de l’album Chromatica de Lady Gaga, ce qui n’est pas rien sur un CV.
Ce titre chaud comme la braise nous invite à se donner du plaisir par nos propres moyens, et après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Je ne sais pas si les clubs gays existent encore ou si Grindr les a déjà tous fait fermer, mais s’il en reste encore quelques uns, ce titre est fait pour eux.
Mylène Farmer “Rallumer les étoiles (Shining Stars Remix by Tepr)”
“Rallumer les étoiles”, le troisième titre extrait de L’emprise, ressort cette semaine avec une poignée de remixes, dont celui de Tepr, qui est une petite dinguerie.
Tepr, alias Tanguy Destable avait déjà co-produit “A tout jamais” avec Woodkid, et les deux sont d’ailleurs collaborateurs de longue date. Perso, j’aime surtout le travail de Tepr avec le groupe Yelle, dont il est le quatrième membre officieux (il s’est beaucoup impliqué sur les albums Safari Disco Club et L’Ere du Verseau).
Mylène Farmer remixée pour les clubs par Tepr, ça ressemble à quoi ? A de la house mélancolique qui n’oublie pas de tabasser et de faire danser. On le sait, la voix de Mylène s’accorde très bien avec le dancefloor. Et le thème de la chanson, sorte de mantra sur la quête du bonheur, colle à merveille avec les synthés tristes et les beats furax de cette relecture sous poppers.
Studio Killers “Underneath My Raincoat”
Studio Killers est l’un des secrets les mieux gardés de la pop scandinave. Avec une carrière en pointillés depuis leurs débuts en 2011, ce collectif d’artistes queer finlandais, danois et britanniques se retrouve régulièrement en pause, probablement par manque de moyens pour produire leurs clips animés hyper colorés bourrés de clins d’oeil à la communauté LGBTQIA+.
Le groupe, dont la réputation underground n’est plus à faire, est surtout responsable d’une chanson pop hyper touchante : “Jenny”, sortie en 2013. Avec son refrain devenu culte et repris avec Kim Petras en 2021 (“I wanna ruin our friendship, we should be lovers instead”), le titre raconte l’amour obsessionnel d’une meuf pour sa meilleure amie. Après un petit succès de “Jenny” sur TikTok pendant le covid, le groupe se fait à nouveau silencieux musicalement.
C’est donc un petit miracle de les revoir aujourd’hui avec un tout nouveau titre, “Underneath My Raincoat”, dans la lignée de leurs chansons pop eurodance et ultra mélodiques, mais cette fois avec une touche naïve et cute qu’on ne leur connaissait pas encore. Welcome back.
Voilà, on en a fini avec la pop pour cette semaine. N’hésite pas à liker, commenter, partager, et rendez-vous dimanche prochain, 17 heures, dans ta boite mail.